Quand on parle Data Visualisation, on doit un peu parler UX Design. Aujourd’hui revenons sur les 6 principes de la Gestalt qui décrivent des biais de perception humaine et qui peuvent être utiles dans la création de data visualisation.
Qu’est-ce que la Gestalt ?
En allemand, le terme « gestalt » signifie « modeler, mettre en forme, donner une structure signifiante ». Pour simplifier on le traduit par une « forme » qui peut être un paysage, une expérience ou encore – et c’est ce qui nous intéresse ici – une visualisation de donnée.
La Gestalt a été théorisée en 1920 par Max Wertheimer, Wolfgang Köhler et Kurt Koffka
La Gestalt est une théorie de la Forme : elle vise à identifier une Forme qui cherche à émerger du Fond. Cette théorie émet l’hypothèse qu’un humain tend à organiser des éléments visuels en un « tout unifié » quand certains principes s’appliquent.
Règle générale de la Gestalt
Un Tout est différent de la Somme de ses parties
L’esprit tend à compléter les détails.
Sur l’image suivante ne sont perceptibles que des points noirs en mouvement. Mais nous voyons tous un dalmatien alors que les contours de la forme ne sont pas tracés.
Les objets sont perçus dans leur plus simple forme.
Sur ce logo des Jeux Olympiques, on voit bien 5 cercles de couleurs différentes enchevêtré les uns dans les autres. Or si on observe chacun de ces cercles individuellement on pourrait voir un cercle bleu coupé par un arc de cercle jaune, puis un cercle jaune coupé par un arc de cercle bleu et un autre arc de cercle noir, etc.
Les humains suivent naturellement les courbes et les lignes
Nous voyons sur cette image des lignes ou des courbes que les véhicules suivent. Or physiquement, il s’agit d’une succession de segments blancs séparés par un espace.
Les 6 principes fondamentaux
La Gestalt repose sur 6 principes fondamentaux de la perception humaine
L’oeil est contraint d’aller d’un objet à un autre
L’esprit clôt une forme incomplète ou un espace non fermé
Lorsque 2 objets se ressemblent, l’esprit tend à les percevoir comme un groupe
L’esprit imagine naturellement une relation entre 2 objet proche l’un de l’autre
L’oeil associe 2 objets symétriques comme un même groupe unifié
L’esprit sépare naturellement un objet de son fond (background)
Le principe de continuité
Le biais de continuité intervient lorsque l’oeil est contraint d’aller d’un objet à un autre
On retrouve beaucoup cela dans les logotype comme le logo d’Amazon et sa flèche orange qui nous invite à aller de l’objet « a » à l’objet « z » pour mettre en emphase l’exhaustivité des produits sur la plateforme
Le principe de clôture
Le biais de clôture survient lorsqu’un objet n’est pas complété ou un espace n’est pas fermé
Mais si un pourcentage suffisant de la forme est visible, l’esprit va compléter les informations manquantes de lui-même.
On l’a vu avec l’image du dalmatien précédemment ou les lignes pointillées.
Le principe de similarité
Si 2 ou plusieurs objets se ressemblent, l’oeil humain aura tendance à les regrouper.
La texture, la couleur, le format sont des critères qui peuvent provoquer le biais de similarité.
Exemple avec cette grille de triangle et de rond. On a tendance
L’accident graphique, permettant de mettre en exergue un élément parmi d’autres qui sont similaires, découle directement de cette loi. L’image suivante illustre parfaitement ce principe :
Le principe de proximité
Le biais de proximité intervient lorsque 2 objets proches l’un de l’autre : l’esprit créé naturellement une relation entre ces 2 objets.
Sur l’image ci-dessous on perçoit 4 groupes de points blancs.
Le principe de symétrie
Le biais de symétrie intervient lorsque 2 éléments symétriques sont perçus comme un groupe unifié
Sur cette image, l’oeil associe 1 accolade ouvrante et 1 accolade fermantes éloignés comme un groupe unifié bien qu’elles soient éloignées.
Le principe figure – fond
L’oeil différencie un objet de l’espace qui l’entoure, en anglais figure & (back)ground
Sur l’image ci-dessous, on distingue Batman sur fond jaune. Mais en inversant l’image, le fond jaune devient le Pingouin sur fond noir.
On a également l’exemple très connu du vase d’Edgar Rubin
Mais je préfère Batman.
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